PGE, emploi, investissements, le Tourisme post-covid meilleur qu’avant : info ou intox ?


Loin de moi l’idée de verser dans un pessimisme de bon aloi ou de se distinguer du discours ambiant que l’on connait depuis la rentrée, mais je suis plus que perplexe concernant la situation du tourisme… Oui, je suis plus que perplexe quand j’ai lu ces dernières semaines, voire encore ces derniers jours, ce qui se dit sur le secteur, que ce soit dans les médias professionnels ou dans les médias grand public.

Oui, je suis plus que perplexe quand j’écoute certains dirigeants de grandes entreprises touristiques, d’instances professionnelles et nos gouvernants se féliciter : « Année exceptionnelle », « Record des ventes », « Augmentation à deux chiffres », « RevPAR au plus haut », « Redémarrage des ventes », « Une année 2024 sous les meilleurs auspices » …

Sincères ou non, pour ceux-ci l’état du monde et l’état de l’économie de notre pays ne semblent donc pas avoir d’emprises, ni de conséquences sur la marche de leurs affaires.

C’est vrai qu’aujourd’hui on écrit et on ne parle quasiment que d’Ecoresponsabilité, de Tourisme Durable, de RSE (Responsabilité sociétale des
entreprises), d’Intelligence Artificielle, de Start-up… D’économie, très peu !

Oui je suis plus que perplexe quand j’observe depuis quelques temps, l’état du monde et l’état de notre économie, notamment touristique.

Les dernières prévisions, notamment du géant de l’assurance Allianz, ne sont pourtant guère optimistes.

« L’année 2023 devrait donner lieu à une forte hausse des défaillances d’entreprises qui devraient croître de 36 % cette année, après avoir augmenté de 49 % en 2022, pour s’établir à un niveau de 57.000 cas.

D’ici la fin de l’année 2023, le niveau des faillites pourrait dépasser celui d’avant pandémie de 11 %. Les hausses les plus marquées pourraient concerner les secteurs les plus soutenus pendant le Covid. A savoir l’hôtellerie-restauration, l’industrie et le commerce. »

Il faut savoir qu’aujourd’hui, même si l’on en parle très peu ; chaque jour, tout secteur d’activité confondu, environ 140 entrepreneurs se voient privés de leur activité professionnelle.

Cela n’a rien d’étonnant, quand on observe que les retards de paiement entre les entreprises se sont dégradés entre 2022 et 2023 ; les délais moyens passant de 12 jours à 15 jours. Résultat : près de 40 % des entreprises estiment que leurs clients ne seront pas capables de faire face au remboursement de leurs créances !

Plus inquiétant encore quand on observe d’une manière générale, les remboursements des prêts garantis par l’État (PGE) souscrits durant la
pandémie.

« Pour rembourser son PGE, il faut savoir que l’entreprise doit dégager une rentabilité additionnelle annuelle égale à 5 % de son chiffre d’affaires outre ses paiements courants et dettes d’exploitation. Une gageure dans le contexte actuel », soulignait déjà en octobre Emmanuel Drai, avocat associé au cabinet Simon Associés, expert des difficultés des entreprises.

« Même dans les conditions de performance qui étaient celles de 2019, avant la crise du Covid, il y avait très peu d’entreprises qui dégageaient entre 6 et 10 % de rentabilité », complétait Patrick Sénicourt, président de ‘’Nota PME’’, service en ligne de notation de PME et TPE.

De plus en 2023, avec le coût de l’énergie, le développement de l’inflation, la frilosité des banques en matière de crédits et la reprise des assignations en justice de l’Urssaf pour non-paiement des cotisations sociales et fiscales, les difficultés de remboursements de PGE vont de plus en plus apparaître dans le paysage économique.

Oui je suis perplexe quand j’observe aujourd’hui, l’état du monde depuis quelques temps.

Conflit Russo-Ukrainien qui bouleverse et impacte, tant sur le plan économique que touristique les pays de l’Est. Incertitude autour des conséquences du conflit israélo-palestinien qui touche déjà un certain nombre de pays arabes.

Deux exemples :
– les réservations à Paris pour novembre en provenance du Moyen-Orient ont reculé de 49 % par rapport à 2022, et de 68 % par rapport à 2019.
– le prix du baril de pétrole a déjà progressé de 6% depuis le début du conflit et d’après la Banque Mondial, il pourrait doubler en quelques mois et atteindre les 150 dollars le baril.

Par ricochet, les tarifs du gaz et d’autres matières premières pourraient être relevés dans les semaines à venir, d’où inflation et tension sur la demande.

Par contre, il est juste de dire que tout le monde n’est pas du même avis. Ainsi dans un grand quotidien du matin on pouvait lire en fin de semaine dernière, à propos de l’Egypte et de la Jordanie la déclaration suivante d’un tour-opérator :

« Au début des événements, nous redoutions une vague d’annulations qui aurait été catastrophique en plein démarrage de la saison touristique. Trois semaines plus tard, nous n’en avons eu aucune et continuons même à recevoir de nombreuses réservations de familles pour les vacances de Noël ou le printemps.» 

Qui croire ???

En tout cas et d’une manière générale : « Tous les indicateurs sont au rouge très vif.
Jusqu’à présent, la croissance était maintenue par le tertiaire.

Désormais, non seulement l’industrie patauge, mais les services sont en train de virer de bord. On ne peut plus compter sur l’effet de rattrapage post-Covid », estime l’économiste Véronique Riches-Flores, qui résume bien le sentiment de nombreux experts.

Cette situation, reflète en effet une baisse de la demande, ce que confirme ‘’Standard & Poor’s’’ : « le volume des nouvelles affaires a fortement diminué pour un sixième mois consécutif et les nouvelles affaires en provenance de l’étranger ont enregistré leur plus fort repli depuis mai 2020 ».

Dans un tel contexte, il ne faut pas s’en étonner, même si on peut le regretter, les relations entre les entreprises et les banques se détériorent.

Près de 80 % des entreprises interrogées estiment que les banques se sont désengagées à l’égard des PME et TPE et notamment celles qui n’ont pas encore entièrement remboursé leur PGE.

Dans le cadre de la Grande consultation des entrepreneurs réalisée par ‘’OpinionWay’’ pour CCI France, La Tribune et LCI : « 54 % des dirigeants
affirment qu’il est moins facile d’emprunter auprès des banques au cours du mois d’octobre par rapport à la même période en 2022 ».

Ces difficultés de financement vont également avoir des conséquences négatives sur la trésorerie des entreprises.

Remarquons que sur l’échantillon interrogé, 56 % des entrepreneurs s’attendent à avoir des répercussions négatives sur le compte en banque de leur entreprise.

Bref, tour d’horizon morose. Mais ces quelques remarques ne sont que des sentiments, certes étayés par les observations de certains experts, qui n’ont pour objet que d’inciter peut-être à une certaine prudence, ce qui ne veut pas dire pour autant immobilisme.

Mon souhait le plus cher : m’être trompé totalement sur cette analyse. Mais…

Signé Visumax.





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