Peut-on zapper l’APST ? (suite et fin)


L’affaire TAAJ tombe à pic après notre propos d’hier.

L’attitude de la Banque Palatine, garante du croisiériste, sera particulièrement intéressante à suivre.

Pourtant, si la « garantie totale des fonds déposés » est à elle seule un argument très puissant dans la décision d’adhérer ou non à l’APST, il n’est peut-être pas le plus puissant.

Pas besoin d’être grand clerc pour savoir que la crise que nous traversons n’a rien de conjoncturelle.

L’économie française est en panne pour deux raisons.

La première, c’est qu’elle rapporte trop peu par rapport aux capitaux investis.

La seconde, c’est que le monde change vite, si vite que les investisseurs privilégient les investissements « liquides » ; c’est la fameuse « entreprise sans usine ».

Dans ces conditions, personne ne peut croire que le chômage, par exemple, va miraculeusement cesser de grimper dans les mois qui viennent !

Et que voit-on ?

De plus en plus de séniors qui subviennent aux besoins de leurs enfants et de leurs petits-enfants ; de plus en plus de quinquagénaires, cadres le plus souvent, qui pointent à Pôle Emploi sans réelle perspective d’embauche…

On voit aussi une classe moyenne qui dégringole par wagons entiers les barreaux de l’échelle sociale…

Peu ou prou, tout ce petit monde constitue le principal vivier de clientèle pour de nombreux TO.

Sans être un pessimiste indécrottable, on peut donc supposer que le risque de défaillances sera de plus en plus fort pour les opérateurs du tourisme…

Ce qui pourrait multiplier les clients floués, alors qu’après l’environnement, la protection des consommateurs est la « cause » pour laquelle l’État hésite le moins à créer des réglementations contraignantes, quand ce ne sont pas carrément de nouvelles taxes.

Or, c’est bien connu, quand l’État se mêle de financer telle ou telle cause « collective », il fixe rarement la « contribution » nécessaire de façon concertée avec les professionnels.

Songez à la taxe Chirac…

Et chaque fois, c’est le même constat, les montants réclamés sont à la fois mal employés et trop élevés pour ne pas être entièrement répercutés sur le consommateur…

Aux entreprises ensuite de se débrouiller avec leurs coûts de production si elles veulent éviter la baisse de leurs ventes.

Grâce à l’APST, en toute autonomie, les professionnels fixent et gèrent eux-mêmes l’effort financier nécessaire à la protection efficace du consommateur.

Ils empêchent ainsi l’État de légiférer ou d’intervenir de façon plus arbitraire et plus onéreuse.

Est-ce vraiment le moment de réduire le poids politique et financier de l’APST ?

Pour l’intérêt du secteur, j’ai un doute…

Non vraiment, on ne gagne rien à voir trop court.

Bertrand Figuier





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