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Viktor Philip : des racines blues et du rhum arrangé

Viktor Philip adore multiplier les fausses pistes. Il cite d’ailleurs volontiers Sun Tzu et son « art de la guerre », le premier vrai spécialiste des diversions. D’abord Viktor Philip n’est pas un groupe, ni même un duo. Et il n’a aucun lien de parenté avec Edouard Philippe et encore moins avec le regretté Gérard Philipe.

Multi-instrumentiste, l’artiste n’a rien d’un feu d’artifice révolutionnaire et se contente d’écrire de bonnes chansons en français en s’accompagnant à la guitare ou à l’orgue Hammond B3.

L’atmosphère douce amère, les choix mélodiques, les parties de claviers (« Oh Commandeur »), le spleen planqué sous une légèreté apparente, le parti pris de lyrisme fluide et soft (« Tôt ou tard ») nous plonge dans un univers rock-pop-blues intemporel et non retro.

Les chansons de Viktor Philip constituent un climat sur lequel il appose sa marque personnelle avec des textes qui sonnent justes, une voix douce et affirmée et le choix d’un intimisme pop.

Le style mid tempo révèle la diversité des orientations en faisant émerger des orchestrations, des détails, des refrains et au final des morceaux particulièrement réussis.

Avec brio, Viktor Philip se joue du cafard sanitaire ambiant et nous entraine dans des ritournelles dansantes pour mieux en conjurer les effets dépressifs.

Recommandé pour tout public. Artiste à signer d’urgence.

Jean-Pierre Michel