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Présidence américaine et Rock and Roll

La présidence américaine et le rock and roll entretiennent une relation historiquement fusionnelle, car tous deux sont les produits d’une quête d’identité et de liberté typiquement américaine.

Si, dans les années 1950, le rock était perçu comme une menace pour l’ordre moral par l’establishment politique, il est rapidement devenu un outil de communication indispensable pour conquérir le cœur de l’électorat.

Born in the USA

Le lien s’est véritablement scellé lors de la campagne de 1992, lorsque Bill Clinton a utilisé Don’t Stop de Fleetwood Mac comme hymne, signalant un basculement générationnel et l’arrivée au pouvoir des « baby-boomers » ayant grandi avec cette culture.

Historiquement, le rock est lié à la présidence parce qu’il incarne l’individualisme et la rébellion, des valeurs au cœur du récit national américain que chaque candidat tente de s’approprier pour paraître « proche du peuple » et dynamique.

On se souvient de Ronald Reagan tentant, non sans polémique, de récupérer le Born in the U.S.A. de Bruce Springsteen pour exalter le patriotisme, ou encore de Barack Obama publiant ses playlists annuelles pour projeter une image de leader cultivé et « cool ».

Plus récemment, les rassemblements de Donald Trump ont massivement utilisé des classiques du rock comme ceux des Rolling Stones ou de Queen, souvent contre le gré des artistes, prouvant que cette musique reste le vecteur d’énergie ultime pour mobiliser les foules.

Cette connexion s’explique aussi par la dimension diplomatique : le rock a été une arme de « Soft Power » durant la Guerre froide, et les présidents l’ont utilisé pour exporter l’image d’une Amérique libre et moderne.

En somme, le rock et la présidence sont liés par une nécessité mutuelle : le politique a besoin de l’émotion brute et de l’authenticité du rock pour humaniser son discours, tandis que le rock, en tant que miroir de la société, finit inévitablement par s’inviter dans les débats sur les droits civiques et la liberté d’expression, forçant les locataires de la Maison-Blanche à se positionner face à ce tumulte sonore qui définit l’âme des Etats-Unis.