eDreams Odigeo : les touristes viennent mais les financiers s’inquiètent


Si le groupe de sites de voyages online revendique la place de leader en tant que vendeur de billets d’avions en Europe, plusieurs indicateurs financiers clés du groupe demeurent inquiétants.

Les actionnaires actuels voulaient vendre … mais

Il y a un an, Permira et Ardian, qui détiennent environ 47 % des actions d’eDreams Odigeo, et Ardian, ont tout fait pour vendre la société. CVC Capital Partners qui a déjà racheté l’agence en ligne suédoise Etraveli et les marques Gotogate, Supersaver et Seat24, était intéressé par le rachat d’Odigeo.

Les actionnaires auraient trouvé l’offre trop modeste. Une autre version serait que CVC Capital aurait laissé tomber car les risques étaient trop importants.

Une perte malheureuse à fin Septembre

EDreams Odigeo a annoncé ses résultats pour le trimestre se terminant en septembre. La société a enregistré une perte nette de 22 millions  d’euros, par rapport à un bénéfice net d’environ 13,4 millions d’euros, à la même période de l’année précédente.

Un chiffre d’affaires en hausse très modeste

La société a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 132,9 millions d’euros, au deuxième trimestre, en hausse de 3 % environ par rapport à la même période de l’année précédente. Cela représente une croissance très timide et bien inférieure à la moyenne de bon nombre d’agences de voyages en ligne.

Des perspectives encore incertaines

Tous les autres grands concurrents, y compris Expedia (deuxième vendeur européen de vols en ligne) et Priceline (troisième vendeur mondial de vols en ligne) ont vu leurs revenus et leurs réservations augmenter en Europe à des taux plus importants.

Le chinois Ctrip.com (+ Trip.com et Skyscanner) connaît une croissance exponentielle et pourrait se classer parmi les trois grands mondiaux (Priceline, Expedia).

Une facilité de crédit au cas où…

Par prudence, la direction a récemment accepté une facilité de crédit renouvelable qui pourrait être exploitée en cas de difficultés financières, où la société pourrait dépenser plus qu’elle ne pourrait en couvrir avec le capital disponible. Selon l’agence de notation Moody’s, disposerait de liquidités suffisantes.

eDreams-Odigeo tente d’expliquer

Selon le groupe de voyage, les clients auraient préféré réserver sur des compagnies low-cost plutôt que des compagnies dites régulières.

Cela représenterait un canal moins lucratif. Par ailleurs, le groupe se plaint que les voyageurs préfèrent payer via des cartes de crédit trop gourmandes (1 à 2 %). Il semble que chez eDreams Odigeo la négociation avec les banques n’existe pas ?

Enfin le PDG, le PDG, Dana Dunne, a déclaré : « Je crois personnellement que Google veut faire concurrence à Kayak et à Skyscanner pour devenir un partenaire de distribution principal« .

Dans le même temps, le PDG resterait déterminé à minimiser la dépendance de son groupe à l’égard de Google. En attendant, le groupe a perdu une partie de son chiffre d’affaires sur plusieurs marchés de pays européens clés.

Une fuite des cadres chez eDreams Odigeo

Depuis que Dunne est devenu PDG en janvier 2015, le groupe a perdu de nombreux directeurs.

Les départs concernaient notamment le chef des opérations, le responsable technologie, le directeur marketing, plusieurs directeurs du revenu et le responsable du développement, le directeur de la gestion des produits et le directeur des produits de vacances.

Pour certains collaborateurs, il s’agirait de l’autorité excessive du PDG qui aurait incité ces nombreux cadres à quitter le navire.

Dana Dunne n’aurait pas répondu aux analystes

Le PDG aurait choisi de mettre fin à une conversation avec les analystes en investissement au bout de 80 minutes au lieu de répondre à toutes les questions en attente. Cette décision a été prise dans le contexte où la plupart des questions étaient détaillées et critiques.

Il est évident que les actionnaires actuels d’eDreams Odigeo vont devoir prendre des décisions rapides pour éviter une perte de valeur de l’entreprise (environ 700 millions de dollars et une capitalisation boursière de 400 millions). L’action du groupe traine autour de 3 euros. Sur un an, l’action aurait perdu 20 %.

Serge Fabre





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