A qui va profiter le déclin du Transport aérien ?


Depuis quelques années le transport aérien est la cible d’attaques régulières sans pour cela qu’il puisse s’en défendre tant elles sont insidieuses. En clair on lui fait reproche de rejeter trop de CO², de faire trop de bruit et finalement d’être réservé aux plus riches.

Certes son développement fulgurant a certainement entrainé quelques dérives et les acteurs ne sont pas exempts de reproches, ce n’est pas une raison pour que ce secteur d’activité soit attaqué sans répondre.

Rejette-t-il trop de CO² dans l’atmosphère ?

Oui certainement il représente entre 1,5 % et 2 % des émissions à effet de serre. Cela est de toute façon très difficile à mesurer avec précision. Pour autant ces rejets restent très minoritaires par rapport à d’autres émetteurs comme par exemple l’habillement ou tout simplement les échanges par voie d’ordinateurs qui sont au moins deux fois plus nocifs à notre environnement.

Pourquoi alors cibler le transport aérien et passer les autres pollueurs sous silence ?

Cela est d’autant plus injuste que depuis une vingtaine d’années les constructeurs ont fait de considérables progrès quant à la performance des appareils. A tel point que la part des émissions est constante voire en diminution alors que la croissance du transport aérien a été fulgurante.

Fait-il trop de bruit ?

Oui bien sûr, mais le bruit est concentré aux approches des aéroports. Curieusement les plaignants, essentiellement les riverains, se sont installés alors que les grandes plateformes étaient déjà présentes, le développement d’Orly date de 1960 et Charles de Gaule de 1973, par exemple.

A cette époque l’urbanisation dans les zones proches des aéroports était très faible voire inexistante. Les nouveaux habitants savaient alors parfaitement qu’ils ne s’installaient pas en pleine campagne.

Et puis tant qu’à faire que peut-on dire de la pollution sonore engendrée par les TGV ? Un avion ne crée des nuisances sonores qu’au début et en fin de son parcours alors que le sillon sonore d’un TGV est perceptible pendant la totalité de son trajet.

Combien d’habitants sont-ils alors gênés par le passage d’un train filant à 300 km/h toutes les 5 minutes sur l’axe Paris – Marseille, par exemple ? Certes comparaison n’est pas raison et c’est pourquoi là encore le transport aérien a fait de considérables efforts pour limiter les nuisances sonores.

Un Airbus 320 de la génération actuelle a un impact sonore au sol 5 fois inférieures à celui d’un Boeing 727 des années 1980, pour transporter le même nombre de passagers.

Est-il réservé aux plus riches ?

Voilà qui est de moins en moins vrai. Depuis l’arrivée des gros porteurs et des appareils modernes, le prix du transport aérien n’a cessé de baisser. C’est d’ailleurs ce qui a permis sa croissance. Il a été plébiscité par de nouvelles couches de population.

En fait il n’est pas rare qu’il soit moins cher que le train. On n’oblige pas les clients à choisir tel ou tel mode de transport, s’ils portent leur choix sur l’aérien, c’est parce qu’ils y trouvent leur intérêt.

Les « low costs » ont obligé les compagnies traditionnelles à se réformer et à aligner leurs tarifs sur les transporteurs les plus performants.
Même sur des distances assez courtes, de l’ordre de 500 km à 800 km, l’aérien garde encore tout son intérêt.

Alors pourquoi les gouvernants ne défendent-ils pas mieux ce mode de transport ?

Il convient en premier lieu de pointer la Commission de Bruxelles. Voilà des décideurs dont d’ailleurs on ne connait jamais les noms qui n’ont pas levé le petit doigt pour obliger les pays européens à coordonner leurs politiques sanitaires afin de faciliter les déplacements et qui se précipitent pour obliger les compagnies largement affaiblies par la période écoulée à supprimer une partie de leur offre pour recevoir les aides gouvernementales indispensables à leur survie. De qui se moque-t-on ?

Qu’on fait ces défenseurs à tout crin de la libre concurrence pour sauver les compagnies aériennes assassinées par la fermeture des frontières ?

Le gouvernement français n’est pas non plus exempt d’incohérences. D’un côté il aide les transporteurs mais à la condition qu’ils arrêtent d’opérer certaines lignes.

Madame la Ministre de la Transition Ecologique dont dépend le Ministre des Transports prône les interconnexions entre la gare TGV de Massy et l’aéroport d’Orly alors qu’elles n’existent pas, tout simplement. Le jour ou les gares arriveront directement dans les aérogares, on pourra certainement en reparler.

Le Ministre des Transports est un peu aux abonnés absents pour défendre le transport aérien, et c’est bien regrettable, même s’il doit également s’occuper des autres modes de transport et même si ce n’est pas nouveau.

Rappelons-nous le formidable fiasco des Assises du Transport Aérien alors pilotées par Madame Borne.

Jean-Louis Baroux





    3 commentaires pour “A qui va profiter le déclin du Transport aérien ?

    1. En ce moment, on voit le développement du drone s’opérer de manière importante, la réglementation européenne vient de s’exprimer au travers de deux règlements phares, le 2019/945 et le 2019/947 en définissant plusieurs catégories d’opérations : open, spécifique et certifiée.
      Cette dernière n’est pas encore définie car elle concernera les opérations à risque élevé comme par exemple le taxi drone normalement opérationnel pour les j.o 2024 à Paris.
      On est bien là dans du transport public et j’ai l’impression que bien des compagnies de transport par hélicoptère vont souffrir de ce nouveau mode de transport qui restera piloté à court terme dans l’idée de ménager les craintes au début.

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